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Histoire des sous-marins

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Article principal : Sous-marins.

Cet article présente une histoire des sous-marins, bateaux destinés à naviguer sous leau.

Sommaire

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Origines et premiers submersibles [modifier]

Le concept dun bateau sous-marin remonte à lAntiquité. On rapporte les premières tentatives de mettre lidée en pratique dès lépoque dAlexandre le Grand qui, daprès Aristote, avait développé un submersible primitif pour des missions de reconnaissance en 322 av. J.-C.. Une machine similaire avait été développée en Chine vers 200 av. J.-C. Durant lère moderne, la première personne à proposer le concept de sous-marin est lAnglais William Bourne qui conçut un prototype en 1578, mais ses idées ne dépassèrent pas le stade de la conception.

Au XVIIe siècle, les cosaques ukrainiens utilisaient un bateau fluvial appelé le Chaika (Goéland) qui était utilisé sous leau pour des missions dinfiltration et de reconnaissance ; il semble assez proche de la description dAristote du submersible dAlexandre le Grand. Le Chaika pouvait être aisément chaviré et submergé afin que léquipage puisse respirer en dessous, comme dans une cloche de plongée moderne ; le bateau était propulsé en marchant au fond de la rivière. Des tuyaux étaient aussi utilisés pour la respiration.

Cependant, le premier véritable submersible à être construit durant lépoque moderne le fut en 1620 par le Hollandais Cornelius Jacobszoon Drebbel, en utilisant le concept de Bourne. Il devait être propulsé par des rames ; sa nature est source de controverses : il est parfois dit quil ne sagissait que dune cloche remorquée par un autre bateau. Deux modèles améliorés furent testés sur la Tamise entre 1620 et 1624.

Bien que les premiers modèles aient été conçus comme des outils pour lexploration sous leau, les inventeurs reconnurent assez vite leur potentiel militaire ; John Wilkins explique les avantages stratégiques des sous-marins dans Mathematicall Magick en 1648 :

  1. La discrétion : une personne peut se rendre sur toutes les côtes de façon invisible : sans être découverte ou en être empêchée pendant son voyage.
  2. La sûreté, par rapport aux marées, et à la violence des tempêtes... Aux pirates et brigands qui infestent les mers; à la glace et aux grands froids, qui mettent en danger les passagers aux voisinages des pôles.
  3. Cela pourra être un avantage considérable contre la flotte ennemie, qui pourra être minée par ce moyen sous leau, et gravement endommagée.
  4. Cela pourra être très utile pour soulager par voie maritime une place assiégée, pour transporter par le dessous de façon invisible des ravitaillements; et aussi pour lattaque surprise de toute place accessible par leau.
  5. Cela pourra être dun bénéfice indescriptible pour les expérimentations sous-marines.

En 1653, les hollandais, en conflit avec lAngleterre, tentèrent de construire un sous-marin de raid, conçu par De Son à Rotterdam. Ce fut un échec : le navire refusa davancer malgré les efforts musculaires fournis par son équipage[1].

Les premiers sous-marins militaires [modifier]

Détail du Turtle de Bushnell

Le premier sous-marin militaire est le Turtle, une machine en forme dœuf propulsé manuellement par une seule personne, conçue par lAméricain David Bushnell. Il sagit du premier sous-marin véritable, pouvant se déplacer de façon autonome, et le premier à utiliser des hélices pour sa propulsion. Pendant la guerre dindépendance des États-Unis dAmérique, le Turtle, opéré par le sergent Ezra Lee de larmée continentale, essaie de couler sans succès le HMS Eagle britannique dans le port de New York le 7 septembre 1776.

Le Nautilus (1800)

En 1800, la France construit un sous-marin à propulsion humaine conçu par Robert Fulton, le Nautilus ; il se montre capable dutiliser des mines pour détruire deux navires de guerre durant ses essais. La France abandonne les essais en 1804, tout comme les Britanniques quand ils essaient plus tard le sous-marin. Pendant la guerre de 1812, Silas Halsey perd la vie en tentant une attaque infructueuse contre un navire de guerre britannique dans le port de New London, en 1814.

Le Brandtaucher au musée dhistoire militaire de Dresde

En 1851, Wilhelm Bauer, caporal de lartillerie bavaroise, emmène un sous-marin de sa conception en mer à Kiel, le Brandtaucher (« plongeur-incendieur ») ; le sous-marin, construit par August Howaldt, est propulsé par une roue à tympan. Son équipage de trois personnes réussit à séchapper avant quil ne coule. Lépave, renflouée en 1887, se trouve actuellement au musée de Dresde.

Sous-marins de la guerre de Sécession [modifier]

Vue en coupe du CSS H.L. Hunley

Vue externe du CSS H.L. Hunley

Durant la guerre de Sécession, lUnion est la première à utiliser un sous-marin sur le champ de bataille. L’Alligator de conception française est le premier sous-marin de lUS Navy et le premier à utiliser lair comprimé (pour lalimentation en air) et un système de filtration de lair. Il est aussi le premier sous-marin à permettre à un plongeur de saccrocher pour aller fixer des mines à détonation électrique sur les navires ennemis. A lorigine propulsé par des rames, il est converti après six mois pour être propulsé par une hélice tournée grâce à une manivelle. il est aussi plus grand que les sous-marins confédérés avec un équipage de 20 personnes. L’Alligator fait à lorigine 47 pieds (14,3 m) de long et 4 pieds (1,2 m) de diamètre ; il est perdu en mer dans une tempête près du cap Hatteras le 1er avril 1863 pendant un remorquage (sans équipage à bord) vers son premier lieu de bataille à Charleston.

Les Confédérés ont mis en route plusieurs sous-marins à propulsion humaine dont le CSS H. L. Hunley. Le premier sous-marin confédéré est le Pioneer de 10 m de long, qui coule une goélette pendant ses essais en utilisant une mine remorquée sur le lac Pontchartrain, mais il na pas été utilisé au combat ; il est sabordé après la capture de la Nouvelle Orléans et vendu pour démolition.

Le CSS Hunley est conçu pour attaquer les navires du Nord qui font un blocus des ports du Sud. Le sous-marin dispose dune longue perche à lavant, terminée par une charge explosive appelée « mine-torpille » (spar torpedo). Le sous-marin doit approcher le navire ennemi, y attacher lexplosif, reculer et le faire détonner. Lopération est extrêmement dangereuse et il ny a pas dautre alimentation en air que ce qui est contenu dans le faible espace intérieur. Le sous-marin sombre à deux reprises, entraînant la mort de la moitié de léquipage la première fois et de tout léquipage, dont Hunley, à la seconde. Le 18 février 1864, le CSS Hunley coule lUSS Housatonic près du port de Charleston : cest la première fois quun sous-marin arrive à couler un autre navire, bien que le CSS Hunley ait coulé peu de temps après avoir signalé sa victoire. Les sous-marins nont pas eu un grand impact sur lissue de cette guerre mais ont commencé à attirer lattention et à montrer leur importance future dans les engagements navals.

Propulsion mécanique (fin du XIXe siècle) [modifier]

Le Plongeur, premier sous-marin à propulsion mécanique

Le premier sous-marin à pouvoir se passer de la propulsion humaine est le Plongeur de la Marine nationale française, lancé en 1863, et équipé dun moteur à air comprimé de 23 réservoirs à une pression de 180 PSI[2].

Le premier sous-marin utilisant un combustible est lIctineo II, utilisant la vapeur et le peroxyde, et lancé en 1867 par Narcís Monturiol ; il avait été lancé à lorigine en 1864 en tant que sous-marin à propulsion humaine, propulsé par 18 hommes[2].

Une réplique du Ictineo II près du port de Barcelone

Le bateau de 14 m de long est conçu pour transporter deux membres déquipage, plonger à 30 mètres et accomplit des plongées de deux heures. À la surface, il utilise une machine à vapeur, mais en plongée cela utiliserait trop doxygène ; Monturio invente ainsi un moteur qui utilise la réaction du chlorate de potassium, du zinc, du manganèse et du peroxyde. Lintérêt de cette méthode est que la réaction dégage aussi de loxygène, qui après traitement peut être utilisé pour léquipage et pour faire tourner une machine à vapeur auxiliaire pour la propulsion. Malgré des essais fructueux dans le port de Barcelone, Monturio nest pas arrivé à intéresser la marine espagnole.

En 1870, Jules Verne publie Vingt mille lieues sous les mers à propos des aventures de linventeur du sous-marin Nautilus, plus avancé que tout ce qui existe à cette époque. Le roman a inspiré de nombreux inventeurs pour construire des sous-marins plus avancés.

En 1879, le gouvernement péruvien, alors dans la Guerre du Pacifique, commande et fait construire un sous-marin. Bien que pleinement opérationnel, le Toro Submarino ne va jamais au combat mais se retrouve sabordé avant la défaite du Pérou dans cette guerre, pour empêcher sa capture. La même année, le révérend George Garrett de Manchester construit le Resurgam propulsé à la vapeur. Garrett veut montrer ce sous-marin de 12 m de long à la Royal Navy à Portsmouth, mais il coule pendant son remorquage au nord du Pays de Galles.

Le premier sous-marin à être construit en série est toutefois à propulsion humaine : il sagit du sous-marin de linventeur polonais Stefan Drzewiecki. Cinquante unités sont construites en 1881 pour le gouvernement russe.

Des échanges entre George Garrett et le Suédois Thorsten Nordenfelt conduisent à une série de sous-marins propulsés à la vapeur. Le premier est le Nordenfelt I, de 19,5 m de long et de 56 tonnes, en fuseau comme le Resurgam, avec un rayon opérationnel de 240 kilomètres et armé dune seule torpille, en 1885. La Grèce, qui craint le retour des Ottomans, lachète. Nordenfelt construit alors le Nordenfelt II de 30 m de long avec deux tubes lance-toprilles, quil vend à la marine ottomane. En 1887, il finit par concevoir le Nordenfelt IV avec deux moteurs et deux torpilles ; il le vend à la marine russe, mais ce sous-marin se révèle instable et finit par séchouer.

Le sous-marin de Peral en 1888 ; sa coque est visible de nos jours à Carthagène.

Propulsion électrique [modifier]

En 1884, linventeur polonais Stefan Drzewiecki conçoit un sous-marin électrique.

Le premier sous-marin militaire pleinement opérationnel est électrique, construit par lEspagnol Isaac Peral pour la marine espagnole. Lancé le 8 septembre 1888, il possède deux torpilles, de nouveaux systèmes pour lair, ainsi quune forme de coque, une hélice et des gouvernes préfigurant les sous-marins futurs. Il pouvait aller à 10 nœuds sous leau, mais ses batteries avaient une courte durée de vie.

En France, le Gymnote est en 1888 un sous-marin tout électrique équipé de batteries au plomb[3]. Il sera suivi par la suite par le Morse en 1899, puis la série des quatre Farfadet en 1901. La distance franchissable passait à 100 miles[1].

De nombreux autres sous-marins sont construits à ce moment, mais ils ne sont pas véritablement utilisés en tant quarmes avant le XXe siècle.

Début du XXe siècle [modifier]

Le sous-marin français Narval de 1900

Maquette du Holland no 1, au National Maritime Museum, Londres.

Le changement de siècle marque un tournant dans le développement des sous-marins, avec de nombreuses technologies qui émergent et ladoption de sous-marins par de nombreuses marines. La propulsion Diesel-électrique devient le système prédominant et certaines innovations comme le périscope se généralisent. De nombreuses expériences sont faites par les différentes nations afin détudier les tactiques et les armes propres aux sous-marins, jusquau point culminant de la Première Guerre mondiale.

En 1895, linventeur irlandais John Philip Holland conçoit des sous-marins qui, pour la première fois, utilisent un moteur à combustion interne à la surface et des batteries électriques en submersion ; il dépose le brevet en 1902. Certains de ses sous-marins sont achetés par les États-Unis, dautres par le Royaume-Uni, la marine impériale russe et le Japon. LUSS Holland est mis en service par lUS Navy en 1900 et la marine impériale japonaise en achète cinq similaires en 1904.

Mis en service en juin 1900, le sous-marin français Narval introduit en plus la double coque, avec une coque intérieure dans la coque de pression. À cette époque, la France est « indiscutablement la première marine à avoir une véritable force sous-marine »[4]. Ces sous-marins de 200 tonnes ont un rayon de plus 100 milles en surface et 10 milles sous leau. Le sous-marin français Aigrette de 1904 améliore encore ce concept en utilisant un moteur Diesel plutôt quun moteur à essence en surface. 76 sous-marins de ce genre sont terminés avant 1914.

Première Guerre mondiale [modifier]

Article détaillé : Bataille de lAtlantique (1917).

Sous-marin allemand U9 (1910). Il coule trois croiseurs britanniques en quelques minutes en septembre 1914

Cest pendant la Première Guerre mondiale que les sous-marins ont eu pour la première fois un impact significatif. Les Unterseeboote allemands entrent en action dans la première bataille de lAtlantique : ils utilisent de nouvelles tactiques et leur grand nombre afin de gagner les combats. Davantage des submersibles que des sous-marins au sens moderne, ils opèrent principalement en surface avec des moteurs conventionnels, plongeant uniquement avant une attaque. Leur coque a en général une coupe triangulaire avec une quille marquée pour limiter le roulis en surface et une étrave marquée.

Sous-marin allemand U 1

Sous-marin allemand U 3

Sous-marin allemand U 6

Sous-marin allemand U 9

Sous-marin allemand U 11

Sous-marin allemand U 16

Sous-marin allemand U 17

 

Entre-deux guerres [modifier]

De nouveaux types de sous-marins apparaissent pendant lentre-deux-guerres. Parmi les plus notables, on peut citer les porte-avions sous-marins, équipés dun hangar étanche et dune catapulte à vapeur pour lancer et récupérer de petits hydravions ; le tandem sous-marin - avion sert dunité de reconnaissance en avant de la flotte, un rôle essentiel avant larrivée du radar. Le premier exemple est le HMS M2 britannique, suivi par le Surcouf français, et dautres dans la marine impériale japonaise. Le Surcouf de 1929 est aussi conçu en tant que « croiseur sous-marin » pour engager des navires en combat de surface.

Sous-marins de la Seconde Guerre mondiale [modifier]

Article détaillé : Bataille de lAtlantique (1939-1945).

Allemagne [modifier]

U-Boot de la classe VII-C/41, le U-995, exposé au mémorial naval de Kiel.

LAllemagne a possédé la plus grande et la plus efficace flotte sous-marine durant la Seconde Guerre mondiale. Cette flotte se composait en grande partie dU-boote de type VII-C qui se révélât être une machine de guerre très efficace ; sa variante C/41 était le sous-marin ayant la plus grande capacité dimmersion en profondeur durant tout le conflit. En vertu du traité de Versailles limitant sa marine de surface, la reconstruction de celle-ci na commencé en urgence seulement un an avant le début de la guerre. Sans espoir de pouvoir battre la Royal Navy largement supérieure avec sa flotte de surface, le haut Commandement allemand, sous limpulsion de lamiral Erich Raeder, commence rapidement la construction de navires de surface, des cuirassés de classe Bismarck et des croiseurs. Il faudra attendre que Dönitz succède à Raeder pour que la Kriegsmarine se voit allouer davantage de ressources pour ses sous-marins, qui se sont montrés bien plus efficaces dans la bataille de lAtlantique. Lexpansion des moyens de production et le début de la production en série prennent la majeure partie de lannée 1940, mais plus dun millier de sous-marins sont construits avant la fin de la guerre.

LAllemagne a utilisé les sous-marins pour la seconde bataille de lAtlantique, en essayant de couper les routes de ravitaillement entre les États-Unis et le Royaume-Uni ; celles-ci sont alors vitales pour lalimentation et lindustrie britannique, mais aussi pour larmement venu des États-Unis. Si les U-boote ont été améliorés pendant les années de la guerre, lune de ces innovations concerne les communications, cryptées avec la machine Enigma ; elle permet des tactiques dattaques groupées en « horde de loups » (Wolfsrudel), mais est aussi à lorigine de la chute des U-boote qui commencèrent à subir de lourdes pertes dès lannée 1943. Afin de pouvoir importer des matières premières rares mais essentielles à leur industrie de guerre ou pour apporter un support logistique aux U-Boote combattants au loin, le concept de sous-marin cargo ou ravitailleur a été développé. Dès 1940, les ingénieurs allemands développeront la turbine dite « Walker » dont lU-boot expérimental V80, en réalisant des pointes de vitesse dépassant les 28 nœuds en plongée, démontrera le très grand intérêt de ce système qui permettra de construire le sous-marin le plus rapide de toute la Seconde Guerre mondiale.

Après leur départ, les U-boote opèrent surtout seuls en essayant de trouver les convois dans les zones qui leur sont assignées par le Haut Commandement. Si un convoi est trouvé, le sous-marin nattaque pas tout de suite mais suit le convoi pour permettre à dautres sous-marins de la zone de le trouver ; ils attaquent ensuite ensemble, de préférence la nuit et en surface. Dans la première partie de la guerre, les sous-marins remportent de nombreuses victoires avec cette tactique mais sont trop peu nombreux pour avoir un effet décisif. Bien que lobjectif stratégique des sous-marins allemands soit les navires cargos ou les ravitailleurs, ils prennent aussi pour cible les navires de guerre. De ce fait, les U-boote couleront deux cuirassés (HMS Royal Oak par lU-47 et HMS Barham par lU-331), trois porte-avions (HMS Courageous par lU-29, HMS Ark Royal par lU-81 et HMS Eagle par lU-73), un porte-avions descorte (par exemple, lHMS Audacity), des sous-marins (par exemple, lHMS Spearfish détruit par lU-34), des croiseurs auxiliaires et plusieurs destroyers seront aussi détruits, dans la plupart des cas pour percer lescorte et atteindre le convoi ; enfin, plusieurs navires de guerre, dont un navire de ligne, seront endommagés. Dans la seconde moitié du conflit, lAllemagne possède beaucoup de sous-marins mais cette avancée est plus que compensée par les Alliés grâce à laccroissement du nombre de convois, descorteurs et davions, ainsi que grâce à des inventions décisives, comme le radar et le sonar. Le sous-marin étant très vulnérable en surface, les ingénieurs allemands ont étudié un système de propulsion anaérobie (turbine Walker) qui, ajoutée à la propulsion Diesel et électrique, permettait au plus redoutable sous-marin de la Seconde Guerre mondiale, lUnterseeboot type XXI, de rester plusieurs jours voire plusieurs semaines de suite en plongée. À la fin de la guerre, le très grand intérêt suscité par le très sophistiqué Unterseeboot type XXI la amené à être largement étudié afin dêtre reproduit par les Alliés sous divers noms.

Unterseeboot type XXI, le plus redoutable sous-marin de la Seconde Guerre mondiale, Musée maritime allemand de Bremerhaven.

La conception allemande des U-boote est devenue à la fin du conflit incontestablement le modèle qui inspira la conception des sous-marins modernes. LUnterseeboot type XXI, surnommé ElektroBoot, était le sous-marin le plus redoutable du conflit tant par sa puissance offensive que par sa capacité de profondeur dimmersion ainsi que de par sa rapidité en immersion et sa marche silencieuse qui le rendait pratiquement indétectable : il influença tous les sous-marins qui lui succédèrent partout dans le monde. En plus des innovations de conception de lElektroBoot, les ingénieurs allemands élaborèrent une idée qui allait marquer un changement radical dans lemploi du sous-marin moderne. Ce concept révolutionnaire qui visait à attaquer les États-Unis consistait à donner la capacité à un U-Boot de tirer un missile balistique de type V2 depuis locéan vers le continent. Les ingénieurs allemands posèrent ainsi les bases du concept de ce qui est probablement lengin de guerre le plus puissant de tous les temps : le SNLE.

Pour toutes ces raisons, Winston Churchill a écrit que la menace des U-boote était la seule chose qui le faisait douter de la victoire finale des Alliés[5].

Japon [modifier]

Un sous-marin japonais de classe I-400, les plus grands de la Seconde Guerre mondiale.

L’engagement de la marine impériale japonaise dans la guerre sous-marine se solda par un échec cinglant, la marine japonaise ne fut jamais en mesure de menacer les voies de ravitaillement dune marine américaine qui, quant à elle, avait complètement anéanti les siennes. En plus de la mauvaise doctrine militaire japonaise, les sous-marins japonais souffraient de lacunes technologiques importantes. Dépourvus de radar, les sous-marins japonais nétaient pas capables de suivre les mouvements des navires américains ni même de repérer une éventuelle attaque aérienne. Ajoutons à cela qu’ils furent trop peu nombreux et utilisés avec une doctrine d’entraînement et d’emploi complètement inadapté, les sous-marins Japonais subirent des pertes sévères : sur 241 sous-marins engagés, 149 furent coulés, soit 60% des effectifs. Les marins japonais, confrontés eux aussi à linefficacité de leurs sous-marins, eurent recours aux mêmes tactiques que leurs collègues de larmée de terre et de laviation : celles des Kamikazes, consistant par des attaques suicides en incluant à leurs sous-marins des torpilles habitées dites Kaiten.

Malgré leurs défauts, les sous-marins japonais sont utilisés dans des missions offensives à contre emploi contre des navires de guerre, souvent avec pour principal objectif déclairer la flotte de surface. En 1942, les sous-marins japonais coulent deux porte-avions, un croiseur et plusieurs destroyers, et en endommagent plusieurs autres dont un navire de ligne mais ils narrivent pas à soutenir ce rythme par la suite avec le renforcement des flottes alliées. À la fin de la guerre, ils sont utilisés pour le transport de ravitaillement vers les différentes îles. Pendant la guerre, le Japon a coulé environ un million de tonnes de tonnage marchand (184 navires), contre 1,5 million de tonnes pour le Royaume-Uni (493 navires), 4,65 millions de tonnes par les États-Unis (1 079 navires) et 14,3 millions de tonnes pour lAllemagne (2 840 navires).

Canon dun sous-marin japonais de classe I-400.

Vers la fin de la guerre, l’aide technologique qu’apporta l’Allemagne à son allié permis à la marine impériale japonaise de moderniser sa flotte de sous-marins obsolètes. En premier lieu, cela commença lorsque des sous-marins allemands sont venus au Japon pour y charger des matériaux (wolfram, du caoutchouc ou de létain). Les japonais profitèrent de loccasion pour demander en échange les secrets des armes allemandes pour combler le retard technologique du Japon. Les japonais demandèrent entre autres des plans davions Allemands (par exemple le fameux chasseur à réaction Allemand Messerschmitt Me 262 dont la copie japonaise, le Nakajima "Kikka", se révéla très inférieure à son grand frère allemand), les japonais demandèrent alors à leurs alliés allemands de leur apporter des avions complets spécialement démontés pour la traversée... Du reste, ces sous-marins "de transport" impressionnèrent tellement les ingénieurs japonais quils se mirent eux aussi à transformer de la sorte plusieurs de leurs grands submersibles. C’est aussi à partir de cette période qu’apparurent les sous-marins japonais tels que le sous-marin de classe I400 qui incorporait pas mal de technologie allemande et qui reprenait le concept du croiseur sous-marin illustré jusqualors par le sous-marin français Surcouf de 1929, le plus grand de son temps et capable d’embarquer un avion. LI400 devint le plus grand sous-marin de la fin de la guerre, capable comme le faisait le Surcouf dembarquer un avion, mais malgré son gigantisme et malheureusement pour le Japon, une fois de plus ce nouveau sous-marin japonais se montre complètement inefficace, à tel point quil ne fut jamais engagé dans aucune opération militaire durant la Seconde Guerre mondiale. Les plans que donnèrent les allemands à leur allié ne se limitèrent pas quaux avions à réaction allemands tel le fameux Messerschmitt Me 262 comme évoqué plus haut. Pour aider son allié face aux américains, lAllemagne donna au Japon le plan pour réaliser une copie du redoutable Unterseeboot type XXI allemand qui permit aux japonais denvisager den produire une réplique appelée Type I200 dont les Japonais, dans la hâte, avaient poussé le calquage sur le modèle allemand jusquà reprendre les structures du bateau allemand. Cest ainsi que le type I200 fut mis au point, juste avant la fin de la guerre, et se révéla à la fin du conflit être à la fois le premier vrai sous-marin japonais mais aussi le plus rapide en immersion, il était cependant « allégé » et bien moins redoutable au combat que son grand frère allemand car lI200 japonais souffrait en comparaison d’une puissance offensive nettement plus faible et d’une capacité plutôt médiocre de profondeur dimmersion. Les Japonais, malgré l’inefficacité de leurs sous-marins, compensaient en étant équipés de la torpille que lon peut considérer comme la plus efficace du conflit, la torpille de Type 95 surnommée « Long Lance » à propulsion à oxygène qui avait principalement pour avantage dêtre à la fois rapide et de porter loin. La torpille « Long Lance » n’était cependant pas sans défaut, son moteur à piston la rendait plus bruyante et plus facilement détectable que les torpilles électriques, de plus, loxygène comprimé étant plus dangereux à manipuler que lair comprimé, la « Long Lance » avait une fâcheuse tendance à exploser avant datteindre sa cible.

États-Unis [modifier]

Un sous-marin américain de la classe Balao : lUSS-310 Batfish [6].


En même temps, les États-Unis utilisent leurs sous-marins pour attaquer les navires de commerce (la « guerre de course ») afin de couper le ravitaillement des îles japonaises du Pacifique.

Alors que le Japon a lune des meilleures torpilles de la guerre, les États-Unis ont probablement la plus mauvaise, la Mark 14 à vapeur, dont les détonateurs à influence et à contact ne sont pas fiables. Pendant les vingt premiers mois de la guerre, les commandants en chefs de la force sous-marine attribuent les ratés des torpilles aux mauvaises tactiques et manœuvres des commandants. Ce nest quen mi-1943 que les tests sont faits pour vérifier les détonateurs. En septembre 1943, la torpille Mark 18 est mise en service et est supposée ne pas avoir de sillage ; mais elle a pour défaut de parfois décrire des cercles : l USS Tang et l USS Tullibee sont perdus en 1944 après avoir été touchés par leur propre torpille, tirée depuis larrière, et l USS Wahoo a été sévèrement endommagé de la même façon.

314 sous-marins sont en service dans lUS Navy pendant la guerre. Le 7 décembre 1941, 111 sont en service dont 38 considérés comme « modernes » ; 23 de ceux-ci seront perdus. 203 sous-marins de classe Gato, Balao et Tench sont mis en service, 29 seront perdus et 3 506 sous-mariniers meurent pendant la guerre.

Les défenses anti-sous-marines japonaises savèrent dabord peu efficaces, les bombes sous-marines étant souvent réglées sur une profondeur trop faible. Cette information est révélée par le député Andrew J. May dans une conférence de presse en juin 1943, et finit par arriver au Japon. Le changement de tactique japonais coûte aux États-Unis la perte de dix sous-marins et 800 membres déquipage, daprès le vice-amiral Charles A. Lockwood[7],[8].

Les Japonais commencent de même à utiliser des détecteurs danomalie magnétique et des avions pour couler les sous-marins américains ; ce qui nempêche pas les sous-marins américains de remporter de nombreuses victoires. À la fin de la guerre, les sous-marins américains ont coulé plus de tonnage que toutes les autres armes américaines en incluant les avions. Ils réussirent là où leurs homologues allemands échouèrent, à savoir étrangler léconomie de leur adversaire en coupant les liaisons maritimes entre larchipel et les territoires conquis.

Le schnorchel [modifier]

Les sous-marins Diesel ont besoin dair pour faire tourner leurs moteurs, et transportent à cette époque dénormes batteries pour la propulsion sous-marine ; ceci limite leur vitesse et rayon daction. Le schnorchel, une invention hollandaise davant la guerre, a été utilisée sur les sous-marins allemands pour utiliser les moteurs Diesel juste sous la surface afin déviter la détection visuelle et radar[1]. La marine allemande a aussi expérimenté des moteurs au peroxyde dhydrogène, en rencontrant de grandes difficultés techniques. Les Alliés ont aussi essayé différentes techniques pour détecter un sous-marin navigant au schnorchel, dont des senseurs chimiques pour « renifler » léchappement des sous-marins. Exemple de sous-marin à propulsion diesel-électrique utilisant le schnorchel : le sous-marin soviétique de la classe Foxtrot.

Sous-marins modernes [modifier]

Le sous-marin américain SS-571 Nautilus lors de ses essais (20 janvier 1955), le premier sous-marin à propulsion nucléaire.

Dans les années 1950, lénergie nucléaire commence à remplacer la propulsion Diesel-électrique ; des appareils sont aussi développés pour extraire loxygène de leau de mer. Ces deux innovations permettent aux sous-marins de rester submergés pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois et autorisent des voyages jusque là impossibles, comme larrivée de lUSS Nautilus au pôle Nord sous la calotte de glace de lArctique, en 1958. La plupart des sous-marins militaires construits depuis cette époque aux États-Unis et en Union soviétique sont propulsés par des réacteurs nucléaires. Le facteur limitant pour la durée de submersion devient la quantité de vivres et le moral de léquipage dans lespace confiné du bord.

Les puissances nucléaires et les autres pays ont de même continué à produire des sous-marins conventionnels, qui ont lavantage dêtre plus silencieux, sauf quand ils utilisent leur moteur Diesel pour recharger les batteries ; mais les avancées technologiques dans latténuation des sons et lisolation phonique ont diminué cet avantage. Même sils sont moins rapides et peuvent emporter moins darmes, les sous-marins conventionnels sont moins chers à la construction ; larrivée des sous-marins anaérobie a augmenté le nombre de ces unités.

Pendant la guerre froide, les États-Unis et lUnion soviétique ont maintenu de grandes flottes de sous-marins, engagés dans des poursuites de type « chat et souris » ; cette tradition continue aujourdhui, sur une échelle plus réduite. LUnion soviétique a perdu au moins quatre sous-marins pendant cette période : le K-129 en 1968, le K-8 en 1970, le K-219 en 1986 et le Komsomolets en 1989 ; dautres, comme le K-19, ont été gravement endommagés par un incendie ou une fuite radioactive. Les États-Unis perdent deux sous-marins nucléaires à la même époque : l’USS Thresher et l’USS Scorpion.

Sources [modifier]

Références générales [modifier]

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « History of submarines » (voir la liste des auteurs) (voir aussi la page de discussion).
  • Clay Blair, Silent Victory (Vol.1), The Naval Institute Press, 2001
  • Michael Lee Lanning, Senseless Secrets: The Failures of U.S. Military Intelligence from George Washington to the Present, Carol Publishing Group, 1995
  • Steam, Steel and Shellfire, The steam warship 1815-1905, Conways History of the Ship (ISBN 0-7858-1413-2)
  • Clay Blair Jr., Silent Victory: The U.S. Submarine War Against Japan, (ISBN 1-55750-217-X)
  • Charles A. Lockwood, Sink Em All: Submarine Warfare in the Pacific, 1951
  • Richard H. OKane, Clear the Bridge!: The War Patrols of the USS Tang (ISBN 0-89141-346-4)
  • Richard H. OKane, Wahoo: The Patrols of Americas Most Famous WII Submarine (ISBN 0-89141-301-4)

Notes [modifier]

  1. a, b et c LArmement, revue de la DGA n°51, mars 1996, p.54-60, Lapparition du sous-marin dans la guerre navale, article de lingénieur général de larmement Gérald Boisrayon
  2. a et b Daprès GlobalSecurity.org, [lire en ligne [archive] [archive]].
  3. GYMNOTE - EX Q.1 - Premier sous-marin moderne du monde - 1886/1911 [archive] [archive]
  4. Conway Marine, Steam, Steel and Shellfire.
  5. Winston Churchill, La seconde guerre mondiale
  6. (en)Unit Awards, Campaign and Service Medals and Ribbons [archive] [archive]
  7. Blair, Clay, Silent Victory Vol.1, pg 397.
  8. Lanning, Michael Lee (Lt. Col.), Senseless Secrets: The Failures of U.S. Military Intelligence from George Washington to the Present, Carol Publishing Group, 1995

Voir aussi [modifier]

Articles connexes [modifier]

Liens externes [modifier]

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur les sous-marins.

  • John Holland [1]
  • German Submarines of WWII [2]
  • Submaine Simulations [3]
  • German Midget Submarine - Seehund [4]
  • Submarines of WWI [5]
  • German Midget Submarine - Molch [6]
  • Role of the Modern Submarine [7]
  • Submariners of WWII — World War II Submarine Veterans History Project
  • German submarines using peroxide [8]
  • record breaking Japanese Submarines [9]
  • German U-Boats 1935–1945 [10]
  • U.S. ship photo archive [11]
  • Israeli missile trials [12]
  • The Sub Report [13]
  • The Invention of the Submarine [14]
  • Submersibles and Technology by Graham Hawkes [15]

  • Royal Navy submarine history [16]
  • A century of Royal Navy submarine operations [17]
  • Royal Navy submarines [18]

  • Still floating submarine Lembit (1936) [19]

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