Antoine de Saint-Exupéry
Antoine de Saint-Exupéry au Canada en mai 1942
Nom de naissance | Antoine Marie Jean-Baptiste Roger de Saint-Exupéry |
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Autres noms | Saint-Ex |
Activités | écrivain, aviateur |
Naissance | 29 juin 1900 Lyon (France) |
Décès | 31 juillet 1944 (à 44 ans) au large de Marseille (France) |
Langue décriture | Français |
Genres | roman, récit, conte, essai |
Distinctions | prix Femina, Grand prix du roman de lAcadémie française, National Book Award |
Œuvres principales
Signature
Antoine Marie Jean-Baptiste Roger de Saint-Exupéry1, né le 29 juin 1900 à Lyon et disparu en vol le 31 juillet 1944 en mer, au large de Marseille, Mort pour la France, est un écrivain, poète et aviateur français.
Né dans une famille issue de la noblesse française2, Antoine de Saint-Exupéry passe une enfance heureuse malgré la mort prématurée de son père. Élève peu brillant, il obtient cependant son baccalauréat en 1917 et, après son échec à lÉcole navale, il soriente vers les beaux-arts et larchitecture. Devenu pilote lors de son service militaire en 1921 à Strasbourg, il est engagé en 1926 par la compagnie Latécoère (future Aéropostale) et transporte le courrier de Toulouse au Sénégal avant de rejoindre lAmérique du Sud en 1929. Parallèlement il publie, en sinspirant de ses expériences daviateur, ses premiers romans : Courrier Sud en 1929 et surtout Vol de Nuit en 1931, qui rencontre un grand succès.
À partir de 1932, son employeur entre dans une période difficile. Aussi Saint-Exupéry se consacre-t-il à l’écriture et au journalisme. Il entreprend de grands reportages au Viêt Nam en 1934, à Moscou en 1935, en Espagne en 1936, qui nourriront sa réflexion sur les valeurs humanistes quil développe dans Terre des hommes, publié en 1939.
En 1939, il est mobilisé dans larmée de lair et est affecté dans une escadrille de reconnaissance aérienne. À larmistice, il quitte la France pour New York avec pour objectif de faire entrer les Américains dans la guerre et devient lune des voix de la Résistance. Rêvant daction, il rejoint enfin, au printemps 1944, en Sardaigne puis en Corse, une unité chargée de reconnaissances photographiques en vue du débarquement en Provence. Il disparaît lors de sa mission du 31 juillet 1944. Son avion na été retrouvé quen 2004.
Le Petit Prince, écrit à New York pendant la guerre, est publié avec ses propres aquarelles en 1943 à New York et en 1946; chez Gallimard, en France. Ce conte plein de charme et dhumanité devient très vite un immense succès mondial.
Sommaire |
Fils du comte Jean-Marc de Saint-Exupéry (1863-1904), inspecteur dassurances, et de Marie Boyer de Fonscolombe, Saint-Exupéry naît le 29 juin 1900 dans le 2e arrondissement de Lyon dans une famille issue de la noblesse française. Il partage une enfance heureuse entre cinq frères et sœurs. Mais en 1904, son père meurt accidentellement écrasé par un train, laissant Marie de Saint-Exupéry éduquer seule ses cinq enfants : Marie-Madeleine, dite « Biche », Simone, dite « Monot », Antoine, dit « Tonio », François et Gabrielle, dite « Didi ».
La mère dAntoine vit plus ou moins bien ce veuvage prématuré, mais son naturel optimiste lui permet de faire face à ses obligations. Dune sensibilité à fleur de peau, elle tisse avec Antoine des liens privilégiés et lui offre une excellente éducation, chose difficile à lépoque pour une femme seule. Elle transmet à son fils adoré des valeurs quil conservera toute sa vie : honnêteté, respect dautrui, pas dexclusivité sociale. Femme exceptionnelle, elle consacre sa vie à ses enfants, avec un humanisme que Saint-Exupéry cultivera tout au long de ses voyages[réf. nécessaire].
Jusquà lâge de dix ans, il passe son enfance entre le château de La Môle dans le Var, propriété de sa grand-mère maternelle, et le château de Saint-Maurice-de-Rémens dans lAin, propriété de lune de ses tantes. À la fin de lété 1909, sa famille sinstalle au Mans, région dorigine de son père. Antoine entre au collège Notre-Dame de Sainte-Croix le 7 octobre suivant.
En 1912, il passe les grandes vacances à Saint-Maurice-de-Rémens. Fasciné par les avions, il se rend souvent à vélo à l’aérodrome dAmbérieu-en-Bugey, situé à quelques kilomètres et y reste des heures à interroger les mécaniciens sur le fonctionnement des avions. Un jour, il sadresse au pilote Gabriel Salvez en prétendant que sa mère la autorisé à effectuer un baptême de lair. Il fait donc son baptême sur un Berthaud-Wroblewski3, avion fabriqué à Villeurbanne par lindustriel lyonnais Berthaud sur des plans de Pierre et Gabriel Wroblewski-Salvez. Il écrit un poème témoignant de sa nouvelle passion pour les avions :
- Les ailes frémissaient sous le souffle du soir
- Le moteur de son chant berçait lâme endormie
- Le soleil nous frôlait de sa couleur pâle.
Saint-Exupéry passe ainsi presque toute son enfance dans le château familial, entouré de ses frères et sœurs. Il se souviendra de cette période comme celle du paradis perdu : « les plus beaux moments de sa vie », dira-t-il plus tard[réf. nécessaire]. En revanche, il ne se plaît pas beaucoup au collège Sainte-Croix du Mans où il est pensionnaire. Ses camarades, qui le surnomment Tatane, collaborent toutefois au journal de classe créé à son initiative, qui sera ensuite interdit par les Pères[réf. nécessaire].
Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Marie de Saint-Exupéry est nommée infirmière-chef de lhôpital militaire dAmbérieu-en-Bugey dans lAin. Grâce à son travail, elle peut faire venir ses enfants près delle. Ses deux fils, Antoine et François, intègrent en tant quinternes le renommé collège jésuite de Notre-Dame de Mongré, à Villefranche-sur-Saône. Le jeune Antoine peut donc enfin se consacrer à lécriture, avec brio, puisque, même si ses études sont médiocres par ailleurs, il remporte le prix de narration du lycée pour lune de ses rédactions4.
À la rentrée scolaire de 1915, Marie de Saint-Exupéry, toujours en poste à Ambérieu-en-Bugey, estime que ses fils ne se plaisent pas vraiment chez les frères jésuites de Mongré. Soucieuse de protéger ses enfants et de leur donner une éducation qui leur permette de développer leurs dons, elle préfère les inscrire chez les frères marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg, en Suisse. En rapport étroit avec le collège Stanislas de Paris, ce collège a développé une méthode déducation moderne qui leur permet dexercer leur créativité. Antoine y retrouve Louis de Bonnevie, dont la famille est voisine et amie de la sienne à Lyon. Il noue avec lui ainsi qu’avec Marc Sabran et Charles Sallès une amitié profonde et durable5.
En 1917, il obtient son baccalauréat malgré des résultats scolaires peu brillants. Lélève Saint-Exupéry est davantage à laise dans les matières scientifiques que littéraires. Au cours de lété, souffrant de rhumatismes articulaires4, François, le frère cadet dAntoine, le compagnon de jeux et le confident, meurt dune péricardite. Attristé par la mort de son frère, il semblerait que cet évènement marque le passage de Saint-Exupéry du stade dadolescent à celui dadulte.
La guerre aussi linspire. Il réalise des caricatures de soldats prussiens et de leurs casques à pointe, de lempereur et du Kronprinz. Il écrit aussi quelques poèmes :
- Parfois confusément sous un rayon lunaire,
- Un soldat se détache incliné sur leau claire ;
- Il rêve à son amour, il rêve à ses vingt ans !
Printemps de guerre
En 1919, il échoue au concours de lÉcole navale (ses résultats dans les branches scientifiques sont très bons, mais ceux des branches littéraires insuffisants) et sinscrit en tant quauditeur libre dans la section architecture à lÉcole nationale supérieure des beaux-arts. Sa mère laide comme elle peut, malgré ses soucis dargent[réf. nécessaire]. Antoine bénéficie alors de lhospitalité de sa cousine Yvonne de Lestrange et accepte également plusieurs petits emplois : avec son ami Henry de Ségogne, il sera notamment figurant durant plusieurs semaines dans Quo Vadis, un opéra de Jean Noguès. En 1918, il avait fait la connaissance de Louise de Vilmorin, qui lui inspire des poèmes romantiques.
- Je me souviens de toi comme dun foyer clair
- Près de qui jai vécu des heures, sans rien dire
- Pareil aux vieux chasseurs fatigués du grand air
- Qui tisonnent tandis que leur chien blanc respire.
À mon amie
Cependant, durant cette période, son intense activité poétique lui inspire des poèmes plutôt mélancoliques[réf. nécessaire], des sonnets et des suites de quatrains (Veillée, 1921) montrant quil vit une période difficile, car il se retrouve sans projet de vie et sans perspective davenir. Certains de ses poèmes sont calligraphiés et enluminés de dessins à lencre de Chine. Il offre deux de ses cahiers de poésie à son ami Jean Doat.
En avril 1921, il est affecté pour son service militaire en tant que mécanicien au 2e régiment d’aviation de Strasbourg. En juin, il prend des cours de pilotage à ses frais6. Le 9 juillet son moniteur le "lâche" pour un tour de piste. Seul aux commandes de son avion-école, il se présente trop haut pour latterrissage. Remettant les gaz trop brusquement, il cause un retour au carburateur. Croyant que le moteur a pris feu il ne saffole pas, fait un second tour de piste et atterrit en beauté. Son moniteur valide sa formation7. Néanmoins, il laisse le souvenir d’un aviateur parfois distrait, oubliant tantôt de rentrer son train d’atterrissage, tantôt de brancher ses instruments de bord, se perdant dans l’immensité du ciel8. Le surnom de « Pique la Lune » lui est ainsi resté, non seulement en raison de son nez en trompette mais aussi d’une tendance certaine à se replier dans son monde intérieur8.
En janvier 1922, il est à Istres comme élève officier de réserve. Il est reçu pilote militaire et promu caporal. En avril 1922, dans le cadre de sa formation dans les EOR, il suit des cours d’entraînement à Avord, quil quitte pour la région parisienne avec le grade de sous-lieutenant. Début août, il est affecté au 37e régiment d’aviation à Casablanca, où il obtient son brevet civil. Pendant ses loisirs, il réalise des croquis de ses copains de chambrée au crayon mine de charbon et à l’encre turquoise. Ses dessins sont regroupés dans son cahier Les Copains. En octobre, sous-lieutenant de réserve, il choisit son affectation au 34e régiment d’aviation, au Bourget. Au printemps 1923, il a son premier accident d’avion au Bourget : fracture du crâne. Après ce grave accident, il est démobilisé. Pourtant, il envisage toujours d’entrer dans l’armée de l’air, comme l’y encourage le général Barès. Mais la famille de Louise de Vilmorin, sa fiancée, s’y oppose. Commence pour lui une longue période d’ennui : il se retrouve dans un bureau comme contrôleur de fabrication au Comptoir de Tuilerie, une filiale de la Société générale d’Entreprise. En septembre, c’est la rupture des fiançailles avec Louise.
En 1924, Saint-Exupéry travaille dans l’Allier et la Creuse comme représentant de l’usine Saurer qui fabrique des camions (il n’en vendra qu’un seul en une année et demie !). Il se lasse et donne sa démission. En 1924, il commence aussi une œuvre en prose, Manon, danseuse. En 1925, son poème intitulé La Lune montre une inspiration farfelue. On peut aussi citer la suite poétique LAdieu :
- Il est minuit — je me promène
- Et j’hésite scandalisé
- Quel est ce pâle chimpanzé
- Qui danse dans cette fontaine ?
La Lune, 1925
En 1926, il est engagé par Didier Daurat, directeur de l’exploitation des lignes de la compagnie Latécoère (future Aéropostale) et rejoint l’aéroport de Toulouse-Montaudran pour effectuer du transport de courrier sur des vols entre Toulouse et Dakar. Il rédige alors une nouvelle (« Lévasion de Jacques Bernis »), dont sera tiré « LAviateur », publié dans la revue d’Adrienne Monnier, Le Navire d’argent (numéro davril), où travaille son ami Jean Prévost. À Toulouse, il fait la connaissance de Jean Mermoz et de Henri Guillaumet. Au bout de deux mois, il est chargé de son premier convoyage de courrier sur Alicante.
Fin 1927, il est nommé chef d’escale à Cap Juby au Maroc avec pour mission d’améliorer les relations de la compagnie avec les dissidents maures d’une part et avec les Espagnols d’autre part. Il va y découvrir la brûlante solitude du désert. En 1929, il publie chez Gallimard son premier roman, Courrier sud, dans lequel il raconte sa vie et ses émotions de pilote.
En septembre 1929, il rejoint Mermoz et Guillaumet en Amérique du Sud pour contribuer au développement de l’Aéropostale jusqu’en Patagonie. En 1930, il utilise la bibliothèque de son ami Paul Dony pour commettre divers sonnets inspirés d’autres poètes mais qui sont autant d’exercices de virtuosité poétique. En 1931, il publie son second roman, Vol de nuit, un immense succès, dans lequel il évoque ses années en Argentine et le développement des lignes vers la Patagonie. En 1931, toujours, il se marie à Agay avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez (décédée en 1979), à la fois écrivaine et artiste salvadorienne.
À partir de 1932, alors que la compagnie, minée par la politique, ne survit pas à son intégration dans Air France, il subsiste difficilement, se consacrant à l’écriture et au journalisme. Saint-Exupéry demeure pilote d’essai et pilote de raid en même temps qu’il devient journaliste d’occasion pour de grands reportages.
Reporter pour Paris-Soir, il voyage au Viêt Nam en 1934 et à Moscou en 1935. Le 29 décembre 1935, accompagné de son mécanicien Prévot, il tente un raid Paris-Saïgon à bord dun Caudron-Renault Simoun, pour battre le record dAndré Japy qui quelques jours plus tôt a relié Paris à Saïgon en 3 jours et 15 heures. Dans la nuit du 31 décembre, il est obligé de poser en catastrophe son avion dans le désert Libyque en Égypte. Il connaît alors quatre jours derrance sans eau ni vivres avant un sauvetage inespéré9. Le manuscrit de 58 pages relatant son aventure a été vendu aux enchères en 2009.
En 1936, il part pour l’Espagne. De tous ces voyages, il accumule une très importante somme de souvenirs, d’émotions et d’expériences, qui lui servent à nourrir sa réflexion sur le sens à donner à la condition humaine. Sa réflexion aboutit à l’écriture de Terre des hommes, qui est publié en 1939. L’ouvrage est récompensé par le prix de l’Académie française. C’est dans ce roman que l’on trouve la célèbre phrase prononcée par Henri Guillaumet après son accident dans les Andes : « Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait »10.
En 1939, il est mobilisé dans larmée de lair et affecté dans une escadrille de reconnaissance aérienne. Le 23 mai 1940, il survole Arras alors que les panzers allemands envahissent la ville11. À larmistice, il quitte la France pour New York avec pour objectif de faire entrer en guerre les Américains.Considéré par certains comme pétainiste car non gaulliste, Saint-Exupéry a du mal à faire entendre sa voix. Comme l’immense majorité de Français, il était au départ plutôt favorable à Vichy, qui lui semblait représenter la continuité de lÉtat, et était donc plutôt méfiant envers le général de Gaulle. De fait, il a surtout essayé de réconcilier les factions opposées ; lors de son appel radiophonique du 29 novembre 1942 depuis New York, soit trois semaines après le débarquement allié en Afrique du Nord, il lançait : « Français, réconcilions-nous pour servir », mais il fut incompris, car il était trop tard et le temps était celui de laffrontement général. Cependant, selon des archives américaines récemment ouvertes12 il semblerait que les services secrets américains auraient envisagé de le pousser en lieu et place du général de Gaulle.
En mai 1942, il séjourne au Canada dans la famille De Koninck, rue Sainte-Geneviève, dans le vieux-Québec13. Alors que son séjour devait durer quelques jours, il passe finalement près de cinq semaines au Québec à cause de problèmes de visa. Mais il ne pense quà sengager dans laction, considérant, comme ce fut le cas avec lAéropostale, que seuls ceux qui participent aux événements sont légitimes pour en témoigner. En avril 1943, bien que considéré par les alliés comme un pilote médiocre, incapable de piloter un avion de combat moderne, il reprend du service actif dans laviation en Tunisie grâce à ses relations et aux pressions du commandement français. Relégué de la chasse, il effectue quelques missions de reconnaissance, mais il est victime de plusieurs incidents qui le font mettre « en réserve de commandement », étant donné son âge, son mauvais état de santé général, ses différents crashs précédents. Il séjourne alors en Algérie, au Maroc, puis en Algérie de nouveau, où il obtient au printemps 1944 lautorisation du commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, le général américain Eaker, de rejoindre le prestigieux groupe 2/33 basé à Alghero, en Sardaigne. Il effectue plusieurs vols, émaillés de pannes et dincidents. Le 17 juillet 1944, le 2/33 sinstalle à Borgo, non loin de Bastia, en Corse. Cest de laéroport voisin de Poretta quil décolle aux commandes de son F-5B-1-LO, version photo du bimoteur P-38 Lightning, le 31 juillet à 8 h 25 du matin, pour une mission de cartographie (cap sur la vallée du Rhône, cap sur Annecy et retour par la Provence) : des reconnaissances photographiques afin de tracer des cartes précises du pays, fort utiles au tout prochain débarquement en Provence, prévu pour le 15 août. Il est seul à bord, son avion nest pas armé et emporte avec lui du carburant pour six heures de vol. À 8 h 30, est signalé le dernier écho radar. Son avion se serait écrasé à quelques encablures des côtes de la Provence. Il est alors impossible deffectuer des recherches sur le terrain en temps de guerre. « Saint-Ex » est officiellement porté disparu. Sa mémoire est célébrée solennellement à Strasbourg le 31 juillet 1945. En 1948, il est reconnu « Mort pour la France ».
Le 12 mars 1950, au Journal officiel, le commandant Antoine de Saint-Exupéry est cité à lordre de larmée aérienne à titre posthume, pour avoir « prouvé, en 1940 comme en 1943, sa passion de servir et sa foi en le destin de la patrie », et « trouvé une mort glorieuse, le 31 juillet 1944, au retour dune mission de reconnaissance lointaine sur son pays occupé par lennemi ».
Si la mort ne faisait désormais plus de doute, restait à en élucider les circonstances. En 1950, un pasteur dAix-la-Chapelle, ancien officier de renseignements dans la Luftwaffe, témoignera avoir appris, le 31 juillet 1944, quun P-38 Lightning avait été abattu en Méditerranée par un Focke-Wulf allemand. Puis, en 1972, surgit le témoignage posthume dun jeune officier allemand, laspirant Robert Heichele, qui aurait fait feu sur le Lightning depuis son appareil, un Focke-Wulf 190, vers midi, au-dessus de Castellane. Mais Heichele a été à son tour abattu en août 1944. Dans les années 1990, un autre témoignage surgit tardivement, à propos dune habitante de Carqueiranne qui aurait vu, le jour fatidique, le Lightning se faire abattre. La mer aurait ensuite rejeté le corps dun soldat sur la plage, lequel a été enterré anonymement dans le cimetière de la commune. Était-ce Saint-Exupéry ? Pour le savoir, il faudrait exhumer le corps, procéder à des comparaisons avec lADN des membres de sa famille, lesquels sy montrent opposés. Chaque fois, ces « révélations » relancèrent lintérêt aussi bien des spécialistes que du grand public, pour le « mystère Saint-Ex ». Enfin, en 2000, des morceaux de son appareil, le train datterrissage, un morceau dhélice, des éléments de carlingue et surtout du châssis, sont retrouvés en Méditerranée au large de Marseille. Le 7 septembre 1998, un pêcheur avait déjà trouvé sa gourmette dans son chalut, près de lîle de Riou. Remontés à la surface en septembre 2003, les restes de lavion sont formellement identifiés le 7 avril 2004 grâce au numéro de série de lappareil. Les restes du Lightning sont exposés au Musée de lair et de lespace du Bourget, dans un espace consacré à lécrivain aviateur.
Mais rien ne permet de donner une conclusion définitive sur les circonstances de sa mort, malgré la simulation informatique de l’accident – à partir des pièces déformées – qui montre un piqué, presque à la verticale et à grande vitesse, dans l’eau. Fut-elle la conséquence dune énième panne technique, dun malaise du pilote ? Certains avancèrent même, au grand scandale de ses proches, lhypothèse du suicide dun Saint-Exupéry diminué physiquement (il ne peut pas fermer seul la verrière de son appareil), désespéré par le monde quil voyait sannoncer, thèse confortée par certains de ses derniers écrits, au ton franchement pessimiste, par exemple les dernières lignes d’une lettre adressée à Pierre Dalloz, écrite la veille de sa mort : « Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier. »
En mars 2008, un ancien pilote de la Luftwaffe, sur Messerschmitt Bf 109, Horst Rippert (né en 1922), affirme dans le journal La Provence avoir abattu un avion de type P-38 lightning le 31 juillet 1944 dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry14. En mission pour retrouver un avion ennemi qui survolait la région dAnnecy, Horst Rippert tourne plusieurs minutes au-dessus de la Méditerranée sans rien repérer. Soudain, un avion allié le croise, 3 000 mètres au-dessous de lui15. Horst Rippert tire et touche. Lavion senflamme et tombe à pic dans la Méditerranée. Saint-Exupéry est porté disparu ce jour-là, donnant lieu au mystère sur sa disparition. « Si javais su qui était assis dans lavion, je naurais pas tiré. Pas sur cet homme. », a déclaré Horst Rippert, qui admirait lécrivain16. Thèse cependant mise à mal par bien des incohérences17. Après la guerre Horst Rippert, frère dIvan Rebroff (décédé en février 2008, soit peu avant cette révélation), se reconvertit dans le journalisme et dirige le service des sports de la ZDF.
Si elles ne sont pas tout à fait autobiographiques, ses œuvres sont largement inspirées de sa vie de pilote aéropostal, excepté pour Le Petit Prince (1943) — sans doute son succès le plus populaire (il sest vendu depuis à plus de 134 millions dexemplaires dans le monde18, et se trouve être donc le second ouvrage le plus vendu au monde après la Bible19) — qui est plutôt un conte poétique et philosophique.
Il écrivit dautres livres, tout aussi connus : Courrier Sud (1929), Vol de nuit (1931), Terre des hommes (1939), Pilote de guerre (1942), Lettre à un otage (1944), Écrits de guerre (rassemblés en 1982), et Citadelle (posthume, 1948). Tous ses romans racontaient lhistoire de ses voyages en les rendant fiction et en créant de la fantaisie.
Lettres de jeunesse (1923-1931)
Écrits de circonstances
Cinéma
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Pour améliorer cet article il convient, si ces faits présentent un intérêt encyclopédique et sont correctement sourcés, de les intégrer dans d’autres sections.
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Sa ville natale de Lyon, en hommage à lécrivain et en clin dœil au pionnier de laéropostale, a rebaptisé laéroport de Satolas en aéroport international Lyon Saint-Exupéry24 et la gare de Lyon-Saint-Exupéry TGV.
Sur les murs du Panthéon de Paris, une inscription honore sa mémoire en ces termes :
Ont été nommés daprès lui :
Il a été représenté par différents artistes :
Ici a habité
de 1934 à 1940
Antoine de Saint-Exupéry.
La fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse a été créée en 2009 sous légide de la Fondation de France par les héritiers dAntoine de Saint-Exupéry26. Elle soutient des projets tournés vers la jeunesse, en France et dans le monde, portant les valeurs dAntoine de Saint-Exupéry27. Elle a notamment soutenu la formation de jeunes apprentis mécaniciens aéronautiques28.